mardi 27 septembre 2011

sur l'accessibilité aux études

Je voudrais souligner encore une fois l'absurdité de certains documents fournis par le gouvernement. Il ne s'agit pas cette fois d'un document provenant d'un parti politique, mais bien d'un comité formé par le gouvernement dans une perspective d'objectivité.
Je vous présente donc le document produit par le comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études, qui s'est penché sur les impacts de la hausse des frais de scolarité annoncée dernièrement par notre bon gouvernement (voir le site http://www.cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/ccafe/50-1123.pdf).
Je vous épargne tous les détails du document, recelant une foule de statistique et de prévision, et je vous amène directement à une partie du document que je trouve drôle, à défaut d'être sympathique.
Ainsi, dans la section 2.1.1  Comment a-t-on déterminé le montant de 325 $ de hausses annuelles, on nous explique les raisons pour lesquelles on a choisi de prendre 1968 comme année de référence :


Finalement, le ministère des Finances a retenu cette référence à 1968 parce qu’elle est significative à plus d’un titre.  Cette année correspond à la création du réseau de l’Université du Québec et c’est aussi la première année où on a uniformisé les droits de scolarité entre les universités. C’est aussi par souci d’équité intergénérationnelle. Toutefois, pour parvenir au niveau des droits de scolarité de 1968, en dollars constants, à partir de 2012-2013, le Ministère a opté pour des hausses moins importantes que celles proposées par la CREPUQ – 325 $ par année au lieu de 500 $ –, échelonnées sur cinq ans au lieu de trois

Si on lit ceci, on remarque que les seules raisons qu'ils ont trouvées pour expliquer le retour à 1968 c'est que c'est l'année de "la création du réseau de l'Université du Québec ". Wow. Quelle explication logique.
Pour mieux comprendre l'enjeux ici, il faut savoir que les années '60 ont vu le Québec devenir une société plus égalitaire. En 1963, le rapport Parent, sur l'éducation au Québec, est sorti. En plus de toutes les recommandations sur les écoles primaires et secondaires (les polyvalentes ont été créées à la suite de ce rapport), il a été recommandé de créer le réseau collégial (nos cégeps) et de réformer l'université, qui n'était pas assez accessible. C'est ainsi que les mesures d'égalité sociale ont été mises en place pour l'université, notamment une plus grande diversité d'universités, une uniformisation et un gel des frais de scolarité au Québec. Dire qu'on veut revenir à ces chiffres, c'est dire qu'on considère tous les efforts mis en place dans les années '60 comme vains, qu'ils n'étaient pas nécessaires, que le rapport Parent n'était pas juste. C'est dire que la sortie les religieux des écoles et la création des polyvalentes et des cégeps étaient plus juste que le gel des frais universitaires ? À moins qu'on les mette tous dans le même bateau, celui de l'inutilité ?

Enfin, je tenais à féliciter les gens qui ont composé ce document pour leurs habiletés mathématiques. On peut donc constater que 325$ par année sur 5 cinq ans (1625$ au total) sont des "hausses moins importantes que celles proposées par la CRÉPUQ" qui sont de 500$ par année sur 3 ans (1500$ en tout). Encore une fois, bravo pour votre argumentaire infaillible.



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