jeudi 3 février 2011

Seul

Ah !! Vivre seul ! Que de plaisir ! On peut faire ce qu’on veut, quand on veut. On peut mettre un appart en bordel et ne rien ranger sans que ça dérange qui que ce soit. On peut choisir nos repas sans tenir compte des milles et un caprices des autres avec qui on doit partager. On peut écouter de la musique à fond en plein milieu de la nuit sans risquer de gêner un quelconque colocataire. Bref, c’est la liberté !
Mais c’est surtout ce qu’on se dit quand on ne l’a jamais expérimenté. La vie en solitaire peut être facile pour certains, surtout au début. Pour d’autres, c’est un manque évident de contact humain. Alors, pour y survivre, il faut juste sortir beaucoup et voir des gens régulièrement. Voilà. Problème réglé. Mais lorsqu’on revient chez soi ou que la visite est partie, le silence tombe… Profond. Un silence que seule la musique peut faire disparaitre. Momentanément. On ne s’en rend pas compte, mais la présence de l’autre, même s’il est silencieux de nature, amène des bruits. Des bruits rassurants. Savoir que quelqu’un d’autre respire dans la pièce à côté aide beaucoup à mieux se sentir.
Bon, j’avoue qu’on dirait que je dis juste ça comme ça, sur des feelings que j’aurais eu. Mais sérieusement, après quelque mois de vie en solitaire, alors qu’on est fort et autonome, on réalise un jour que, s’il nous arrivait un accident, ça pourrait prendre un bon moment avant que quelqu’un s’en rende compte et vienne ramasser notre cadavre. Lorsqu’on gagne notre indépendance, on risque de voir les autres se dire « Il ne répond pas au téléphone ? Tant pis, il doit être sorti, je rappellerai un autre jour. Il ne vient pas à l’école ? Il doit être parti en vacances ou doit être avec sa famille.» Combien de temps ça peut durer ? On a beau avoir les meilleurs amis du monde ou une famille aimante, rare sont ceux qui auront une forte inquiétude s’ils ne nous voient pas après quelques jours.
Loin de moi les idées paranoïaques, mais c’est une réflexion qui fait partie de la nature humaine. À 20 ans, s’il arrive quelque chose, ça peut être long avant que quelqu’un s’inquiète. C’est pour ça que la présence d’un autre, dans la pièce voisine, peut paraitre aussi rassurante. C’est peut-être aussi pour ça qu’on recherche immanquablement la présence d’une autre personne dans sa vie. Qu’on sera prêt à perdre une partie de notre liberté pour laisser un colocataire envahir (ou partager !) notre espace vital.
Et les ermites dans tout ça ? J’en sais rien. Peut-être qu’ils n’ont personne qui s’inquiéteront de leur sort de toute façon si quelque chose arrive. Ils ne laisseront personne dans le deuil. Ils disparaitront dans le même silence dans lequel ils ont vécu. Mais pour les autres, il s’agit d’un stress qui se vit quotidiennement, sans qu’on le perçoive de façon claire et qui nous pousse peut-être à rechercher la compagnie.

3 commentaires:

  1. ''Mais sérieusement, après quelque mois de vie en solitaire, alors qu’on est fort et autonome, on réalise un jour que, s’il nous arrivait un accident, ça pourrait prendre un bon moment avant que quelqu’un s’en rende compte et vienne ramasser notre cadavre. ''

    C'est exactement ce que j'ai dis à mon chum l'autre fois. Ça fait peur,pareil.

    RépondreSupprimer
  2. Moi la premiere chose a quoi j'ai pensé s'il m'arrive quelque chose, ce sont mes chats. Sinon, s'il m'arrive de quoi, que ca fasse 1 jour ou 2 semaines, ca change pas grand chose...

    J'avoue que j'aime bien la compagnie de d'autres personnes dans mon espace.

    ps: Le anonyme c'est par paresse
    Mély

    RépondreSupprimer
  3. J'aime bien:
    "...laisser un colocataire envahir (ou partager !) notre espace vital" :)

    Pour ma part, même avant d'avoir lu ces pensées quelque peu "paranoïaques" (lol), je me disais que je détesterais vivre seule... malgré que je ne l'ai jamais vraiment essayé.

    RépondreSupprimer