J’ai parfois l’impression qu’on oublie trop facilement la définition de certains mots avant de les utiliser. On les prend sans se poser de questions sur leur véritable sens. Tant qu’on ne pousse pas leur utilisation à l’extrême, on ne le remarque pas ou ça ne dérange pas vraiment. Mais lorsqu’on qu’on l’utilise tellement qu’il vient à complètement perdre son sens, c’est là qu’on note le problème. Dans ce cas, deux mots ont retenu mon attention et ont alimenté ma réflexion : tout et rien. Deux mots à sens tellement précis qu’il est à se demander pourquoi on les utilise aussi souvent.
Tout a été le premier à me faire réfléchir. C’est une publicité de Telus que j’ai reçu dans mon courrier qui m’a incroyablement surprise. Alors que je rejetais systématiquement toute publicité non demandée, j’ai quand même jeté un œil sur le dépliant. En page couverture, en gros caractère, on lisait clairement « Nous avons tout ce que vous désirez ». Quoi ? On aurait dit une promesse venant d’un génie sortit d’une lampe magique, pourtant on ne cherchait qu’à me vendre un téléphone portable. Depuis quand est-ce que TOUT ce que je désire ne se résume qu’à un téléphone. Je crois que mes désirs sont plus grands que ça. Mais j’ai alors remarqué que le mot tout était ainsi souvent employé et accepté à des endroits où il ne devrait jamais l’être. Tout, c’est un ensemble, au complet, sans rejet, sans exception qui confirme la règle. Tout et désir ne peuvent généralement pas être utilisés dans la même phrase. Le seul moment où on peut vraiment l’utiliser sans faute, c’est lorsqu’on parle de choses qui se dénombrent réellement.
Évidemment, j’ai continué de me questionner. Si tout est utilisé aussi facilement, en est-il de même pour d’autres mots ? Qu’en est-il de rien ? Encore plus mal utilisé que tout, rien est trop souvent associé au refus de répondre ou à la non volonté de compter comme il faut. Rien. C’est le vide, l’absence, le néant. Mais lorsqu’on y pense, le néant n’existe pas vraiment autour de nous ou en nous. Qu’est-ce qui ne va pas ? Oh, rien. Qu’est-ce que tu fais ? Rien. Hum… c’est moi ou ces affirmations sont plus souvent fausses que vraies ? Il est possible de ne rien faire, mais très peu de gens en sont vraiment capables. De toute façon, l’état de rien n’existe pas vraiment. À moins de se rendre au niveau atomique et d’essayer de comprendre la nature des électrons ou encore d’imaginer un monde noir, dans lequel nos sens sont amoindris et où règne le brouillard, nous ne pouvons pas vraiment utiliser le mot rien.
Bref, on peut clairement voir que ces deux mots sont utilisés à tort et à travers. Je vous propose donc que, la prochaine fois que vous voudrez utiliser ces mots, de vous arrêter et de vérifier s’il y a vraiment rien ou si tout est inclus dans votre pensée.
Wow! À partir de maintenant, je vais toujours penser à ça quand je vais parler. C'en est effrayant.
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